Interrogé par la Libre Belgique du 7 mai sur mon deuxième mandat à la Défense, Pieter De Crem, le chef de groupe CD&V à la Chambre déplore entre autres mes « élucubrations avec Louis Michel à propos de la guerre en Irak » en 2003.
Selon le dictionnaire, une élucubration est une œuvre ou théorie laborieusement édifiée et peu sensée.
Qu’est-ce à dire ? Que les critiques développées avec mon collègue des Affaires étrangères de l’époque sur les dangers évidents de l’aventure irakienne engagée sans mandat de l’ONU n’avaient pas de sens ?
Malheureusement les informations qui nous viennent de Bagdad confirment chaque jour la catastrophe humaine provoquée par l’expédition américaine en Irak.
Elle a aussi produit un désastre stratégique avec les risques sérieux de partition d’un pays en proie à la guerre civile.
Prétendument menée pour prévenir la menace d’un Irak doté d’armes de destruction massive, l’invasion américaine a également accentué l’instabilité et l’insécurité régionale. A tel point que plusieurs experts considèrent que l’Iran est sorti renforcé d’une guerre menée par d’autres.
Ainsi Joseph Joffe, dans son ouvrage « Hyperpuissance », à l’écoute de l’intérêt stratégique américain, souligne que la campagne d’Irak de 2003 était une mauvaise guerre avec le mauvais adversaire au mauvais moment.
Qu’ajouter de plus ?
La campagne électorale est propice aux approximations et aux élucubrations.
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