La crise politique a donc franchi le seuil symbolique des cent jours. On semble bien parti pour approcher le record de 1988 (148 jours sans gouvernement). La situation actuelle suscite déjà l’attention soutenue de la presse internationale. L’ « International Herald Tribune » du 21 septembre, dans un article publié en Première page, titre ainsi sur les « Appels grandissant pour une partition de la Belgique ».
La journaliste observe avec raison la normalité et l’ordre qui règnent dans le pays. « Les trains arrivent à l’heure, le courrier est distribué, les ramassages d’immondices se poursuivent et la police assure l’ordre public » tandis que le gouvernement sortant « paye les factures, met en œuvre les politiques définies précédemment et peut prendre des décisions d’urgence quant à la paix et la sécurité ».
Mais elle s’inquiète à propos du vote du prochain budget. Et c’est peut-être cette échéance qui pourrait précipiter les choses, car le CD&V-NVA n’est pas seulement autonomiste ou séparatiste, il souhaite relayer à l’Exécutif les doléances patronales. Pour ce faire le cartel sait pouvoir compter sur l’enthousiasme de Didier Reynders, que la question communautaire entrave dans ses projets de démantèlement des protections sociales. Mais le sort des francophones ne peut servir de marche-pied à l’ambition d’un homme.
La crise politique présente plusieurs inconnues. Heureusement, il y a quelques points de repère :
-l’engagement socialiste à ne pas brader les intérêts francophones ni les institutions.
-notre détermination à nous opposer aux mesures qui lèsent la population dans son ensemble avec une attention particulière à ceux qui ne vivent que par le travail et ceux qui ont des difficultés passagères ou permanentes.
Nous ne voulons laisser personne au bord du chemin.
André Flahaut
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