Le nouveau ministre de la Défense souhaite réorienter (en dépit des restrictions budgétaires) les missions de son département en multipliant et en développant les missions en opérations extérieures. A chacun bien sûr la liberté de ses choix politiques.
Les miens ont été autres, ce qui ne m’a jamais empêché de respecter les divers accords internationaux auxquels notre pays se doit de répondre.
J’ai durant plus de huit années, donné la priorité aux missions humanitaires et de maintien de la paix considérant que la Défense avait un rôle essentiel à jouer en matière de proximité, d’utilité pour la paix, de solidarité dans notre pays et à l’étranger. Bien sûr, c’est une vision « de gauche ». Une vision que je continue de défendre parce qu’elle est progressiste et européenne, elle est d’avenir ! Etre ministre de la Défense, c’est aussi faire en sorte que l’armée soit un instrument démocratique, transparent, ouvert et utile pour les populations et ce, en permanence.
Je crois qu’il est important de réfléchir sérieusement avant de retourner par nostalgie, par conservatisme ou par méconnaissance de la réalité, à une armée de « guerre froide ».
C’est un vrai débat de fond et de société.
Certes, il y a un ordre de priorité dans les choix entre l’OTAN, l’Europe, L’ONU.
En ce qui me concerne, l’ONU est le cadre, ensuite je choisis l’Europe, car je suis un européen convaincu, tout en respectant, c’est indispensable, les accords internationaux.
De juillet 1999 à décembre 2007, j’affirme que nos engagements ont été tenus mais, notamment au moment de la guerre en Irak, nous avons fait respecter notre souveraineté et nos convictions.
Ce ne fut pas facile pourtant nous avons maintenu notre position.
J’ose espérer que dorénavant, notre pays saura garder l’indépendance de ses choix et ne cèdera pas au confort du suivisme envers certaines décisions venues d’outre atlantique.
Si l’on veut maintenir les valeurs de solidarité et rester utile, on ne fait pas de l’idéologie, on travaille indépendamment de la couleur de peau, des origines ou des convictions de l’autre. Ce devait être dit car de nauséeuses rumeurs planent insidieusement …
André Flahaut
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