Sans nullement mettre en cause la liberté des cultes, le pèlerinage de ce dimanche à Lourdes de l’actuel Ministre de la Défense n’en laisse pas moins pantois.
Les choix philosophiques d’un ministre sont, au même titre que ceux de chacun d’entre nous, parfaitement respectables. On peut toutefois s’interroger sur l’opportunité et la décence de convertir une religion en manœuvre politicienne, notamment lorsque « l’intérêt de la dimension religieuse dans les écoles militaires et les casernes » est souligné.
Il ne s’agit pas ici de remettre en question l’utilité des conseillers spirituels au sein du département de la Défense, considérant tout particulièrement les situations difficiles auxquelles peuvent être confrontés nos hommes en opération. Il n’empêche que les relents de cette odeur de sainteté ressuscitée ont de quoi inquiéter.
Il m’apparaît que les valeurs de générosité, de solidarité, d’humanisme, de citoyenneté responsable n’ont nul besoin de bénédiction ministérielle ou suprême. Manquer au devoir d’impartialité de l’Etat, faire fi de la neutralité que tout démocrate se doit de respecter, c’est introduire la préférence philosophique dans un organisme d’Etat.
Il n’y a pas si longtemps, on appelait cela « l’Etat CVP » … Les voies de ses seigneurs, par la grâce de Pieter De Crem, redeviennent de plus en plus carrossables.
André Flahaut
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