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André Flahaut

André Flahaut

Ministre d'État, Ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Président honoraire du Parlement


En ces temps de négociations régionales…

Publié par blogflahaut sur 22 Juin 2009, 08:26am

Catégories : #Billets d'humeur

 

Ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il ne faut pas essayer. C’est même peut-être lorsque les situations sont ardues qu’on peut réussir les meilleures choses.

Aujourd’hui,  on le sait tous, le fond de l’air est négatif, le temps à la sinistrose, la crise financière et  budgétaire devient sociale.

Je ne suis pas de ceux qui nient la réalité, mais quelle qu’elle soit, je crois en la force d’adaptation, non pas en courbant l’échine et en fermant les yeux mais en réagissant, en cherchant les moyens possibles d’y répondre.

Ainsi que le dit le Président Obama : « Dans nos sociétés, ce n’est pas l’argent qui manque, mais une volonté, une capacité à l’utiliser plus justement » (in L’Audace d’espérer).

On connait la formule « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors, ils l’ont fait ». On dit cela des héros.

Je n’en suis pas un, je suis juste un pragmatique qui a, en tout temps, tenté de résoudre les problèmes avec les moyens dont il dispose et en développant des formules originales de gestion en temps de « crise ».

Je suis entré en politique, voici plus de 35 ans, et je n’ai jamais connu de période où la situation budgétaire fut facile.


Président de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfant), il nous manquait des lieux d’accueil. J’ai mis en place les Maisons communales d’accueil en collaboration avec les autorités locales. Autre exemple : l’ONE disposait d’un bâtiment inoccupé, il est devenu aujourd’hui une école, d’autres bâtiments sous-occupés sont devenus le Centre pour Réfugiés, à Rixensart. C’était la mise en œuvre du « tiers investisseur » que l’on redécouvre aujourd’hui.

Question d’imagination et d’ouverture d’esprit ! Ce qui nous manque existe sans doute ailleurs. Ce que l’on possède inutilement peut être réutilisé par d’autres.


J’ai connu le temps du Plan Global en participant au Gouvernement Dehaene/Di Rupo.

En Brabant wallon, ma province, il y eut notamment la crise des Forges de Clabecq. Avec d’autres, j’ai refusé la mise à mort annoncée de ce fleuron de la métallurgie wallonne.
Bien sûr, ce fut difficile, il était sans doute impossible de retrouver la « splendeur d’antan » mais un plan de reconversion  a vu valablement le jour.


Ministre de tutelle de la Régie des Bâtiments (1995/1999), j’ai mis en place, dès 1996, un partenariat public/privé, en créant la SOPIMA (Société patrimoniale immobilière), système que l’on propose aujourd’hui comme recette miracle, notamment pour les bâtiments scolaires.

Je l’ai appliqué bien avant que les cercles d’intellectuels ne le réinventent. Depuis, la reprise de la Régie des Bâtiments par des gestionnaires libéraux, qu’a-t-on fait si ce n’est vendre et vendre encore la quasi-totalité de notre patrimoine immobilier et ce, à des conditions plus que déplorables pour le budget de l’Etat. C’est la méthode du « one-shot » qui dit bien ce qu’elle veut dire !


Ministre de tutelle des Victimes de Guerre, durant 12 ans, je ne connus aucune facilité budgétaire non plus mais cela ne m’a nullement empêché de répondre à une très large part de leurs demandes jusque là, non satisfaites.

Quant à ma gestion de la Fonction publique (1995/1999), elle se fit sans heurt, dans l’écoute et la concertation permanente.

Trois mille 85 jours durant, je fus ministre de la Défense. Nous n’avions pas encore entendu parler des subprimes ni de Maddox, mais les marges budgétaires étaient déjà minces. Le peu d’argent dont disposait le gouvernement devait forcément être prioritairement consacré au social et non pas à l’armée. C’est ainsi que huit années durant, j’ai du travailler à budget constant. Certains coûts pourtant augmentaient (l’énergie par ex.).

J’ai apporté à cette situation, mes recettes habituelles : le bon sens, l’analyse critique et l’imagination. A l’instar d’autres, je n’ai jamais trouvé nécessaire de réinventer l’eau chaude !

Première étape : Le screening de ce qui existe. Bien connaître l’état des lieux et ce qui se fait ailleurs.

Deuxième étape : Analyser si on ne peut atteindre les mêmes résultats ou de meilleurs résultats en agissant autrement.

Troisième étape : Repérer les doublons, étudier ce qui se fait mieux ailleurs, regrouper certains services et augmenter les économies d’échelle.

     Exemples:
     - les diverses imprimeries de la Défense furent regroupées en une seule
     - un Etat-major unique : une formule qui en inspire beaucoup d’autres
     - la Défense dispose de nombreuses infrastructures sportives non utilisées à 100%, 
Par ailleurs, nombre d’associations manquent d’infrastructures. J’ai donc mis à disposition de ces a.s.b.l., les infrastructures de la Défense, à chaque fois que celles-ci étaient inutilisées.


Preuve que le principe du « win-win » peut s’appliquer aussi en dehors du département que l’on gère.

Ces divers exemples prouvent combien une certaine approche des problèmes, une volonté équivalente d’y répondre, peut largement et rapidement  être opposée aux difficultés budgétaires d’une entreprise ou d’un département.

La qualité de l’expérience ne vaut-elle pas par les écueils qu’elle a surmontés ?


André Flahaut

Commenter cet article

T
''ils ne savaient pas que cétait impossible, alors, ils l'ont fait'' Saint Exupéry?
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B
<br /> Cette citation est de Mark Twain, l'auteur des aventures de Tom Sawyer (1876) et des aventures de Huckleberry Finn (1885).<br /> <br /> <br />
D
On commence quand ?
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