J’étais invité hier à la fête d’anniversaire d’un Ancien Résistant, survivant des camps d’extermination nazis, qui tout au long de sa vie s’est engagé pour la mémoire.
Voilà bien des années que je côtoie les Anciens, notamment pour avoir été durant plus de 12 années leur ministre de tutelle.
Je me suis rendu à maintes reprises, la plupart du temps avec des jeunes, sur des lieux de mémoire, à des cérémonies de commémorations. J’ai fait des discours, écouté des dizaines de témoignages et j’ai essayé de répondre aux attentes.
On pourrait croire qu’un jour vient la lassitude, l’impression de redondances, le découragement à rappeler inlassablement la nécessité du devoir de mémoire. Ce n’est jamais le cas.
Hier encore, un homme honoré et si honorable a bouleversé l’assemblée par sa propre émotion.
Selon la coutume, les discours avaient rappelé son terrible et courageux parcours et les étapes d’une longue vie exemplaire.
Et je me suis demandé si ses larmes étaient celles de l’émotion pour l’amitié et le respect que nous lui portons ou si elles étaient, bien plus douloureusement, celles d’une vie écrasante, écrasée à jamais, il y a plus de soixante ans par l’incommensurable barbarie …
André Flahaut
Commenter cet article