Nombre d’entre vous se souviennent sans doute du litige qui m’a opposé à la CCOJB (Comité de Coordination des Organisations juives de Belgique) et tout particulièrement à son président, Joël Rubinfeld, en mai 2008, suite à la mise en cause de mon honneur et d’accusations graves, notamment, d’antisémitisme.
J’avais pris la parole lors d’une manifestation pro-palestinienne, un samedi matin à Nivelles. Mes propos avaient été enregistrés, malhonnêtement tronqués et placés sur Internet.
Considérant l’investissement personnel qui a toujours été le mien envers la communauté juive et ce, de manière extrêmement concrète notamment durant les douze années où j’ai été ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre – ce n’est pas pour rien qu’une rente en faveur de la communauté juive porte mon nom – et considérant la gravité des faits, je m’étais adressé à la Justice.
Celle-ci vient de rendre son verdict.
Le jugement précise notamment ceci :
« le discours tenu par Mr Flahaut avait clairement pour message une volonté de s’opposer à tous les extrémismes et intolérances, quels qu’ils soient ».
« Entendre dans ce discours une assimilation de la politique d’Israël à un régime nazi parait exorbitant et hypothétique »
« Il est incontestable que ce discours avait un caractère humaniste »
« En retirant une phrase de son contexte et en la mettant seule en exergue (sur internet), le CCOJB et Mr Rubinfeld en ont altéré le contenu et lui ont donné une connotation que cette phrase n’avait manifestement pas »
« L’accusation d’antisémitisme constitue à l’évidence, une atteinte à l’honneur et à la réputation de Mr Flahaut et dépasse la dose d’exagération voire de provocation inhérente à la liberté d’expression qui pourrait être admise »
« Mr. Rubinfeld et le CCOJB succombent dans la présente cause ».
Il était légitime que mon honneur me fût rendu.
Je m’en réjouis bien sûr mais me reste le goût amer de l’énergie dépensée en vaines polémiques, en luttes contre la mauvaise foi et les manipulations, en justifications d’évidences, en malhonnêteté intellectuelle de certains et en agressivité – parfois terrible – des autres.
Au-delà de ma personne, je veux croire que le dialogue reste possible entre tous et que les moyens de l’établir restent ceux de la tolérance, de la démocratie et du respect de chacun.
André Flahaut
Commenter cet article