Le nouvel archevêque de Belgique est Monseigneur Léonard.
A priori, cela ne concerne que les catholiques et nous ne devrions point nous en émouvoir.
Mais l’on sait la place que possède encore l’Eglise dans l’Etat, place démesurée eu égard à sa réelle représentativité. On sait le maintien de son ingérence dans de trop nombreux domaines, une ingérence qui se manifeste bien au-delà des questions morales (droit à la représentation dans nombre d’institutions par ex.).
On pourrait se réjouir de la désignation d’un cardinal francophone mais l’appartenance linguistique est de peu d’intérêt au regard des thèses défendues par le nouveau vicaire de Rome. Il semble évident qu’en désignant Monseigneur Léonard, Rome a voulu poser un geste de fermeté et … de fermeture, un geste de reprise en main doctrinal de l’Eglise de Belgique.
La Belgique étant un pays neutre et non – contrairement à la France – un état laïque, il me semble urgent de saisir l’opportunité de cette nomination pour poursuivre, en profondeur, le travail initié sous le premier gouvernement Verhofstadt en matière de réajustement et de clarification des rôles de l’Etat et de l’Eglise, de toutes les églises.
Laurette Onkelinx a rappelé la situation protocolaire. Je rappelle le financement imposé – au propre comme au figuré - des églises alors que le citoyen devrait pouvoir déterminer librement la destination d’une part de sa contribution. Mais cela prouverait sans doute trop clairement aux yeux d’aucuns la réalité mathématique et donc incontestable, des choix philosophiques de notre population.
La division nette entre l’Etat et les églises est un impératif de démocratie. Il est temps que cessent les injonctions romaines sur la vie politique de notre pays et sur la part non négligeable de nos concitoyens qui les refusent ou qui, à tout le moins, n’en partagent pas les thèses.
Il est plus que temps que les religions, quelles qu’elles soient, reprennent le chemin qu’elles n’auraient jamais du quitter, celui de la sphère privée.
André Flahaut
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