Lors d’un récent déplacement au Kosovo, j’ai été impressionné par la pollution de l’air et des rivières. La vieille centrale électrique d’Obilic-Kastriot, près de Prishtina, au fonctionnement erratique et à la technologie vétuste rejette de fortes concentrations de plomb dans l’atmosphère. Les femmes enceintes et les enfants sont particulièrement exposés au risque sanitaire qu’elles provoquent.
Dans le village de Dardhishte, recouvert de poussière d’usine, la pollution est responsable de 63% des décès des enfants en bas âge et de 48% des cas d’enfants morts-nés. Les cancers, maladies respiratoires et rénales, infections sanguines sont nombreux, propagés notamment par l’eau des nappes phréatiques contaminées en phénol.
La rivière Ibar ressemble, dans certains secteurs, à un égout. A Kraljevo, en Serbie centrale, les autorités interdisent la consommation de l’eau de robinet. J’ai constaté aussi les ravages de la sécheresse sur l’agriculture, liée à l’épuisement des nappes phréatiques.
Conséquence de la guerre, du délabrement des infrastructures économiques (par ailleurs sous-dimensionnées par rapport aux besoins des habitants), d’une très difficile reconstruction qu’accentue l’incertitude sur le futur statut du Kosovo, de la faible collaboration entre autorités de la région, la catastrophe écologique que j’ai constaté dans ce coin des Balkans détruit l’environnement et tue silencieusement.
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